Écran : Sorties 2024 (VI)
.. Shikun (Israël, 2023 - Amos Gitaï) :
« Rhinocéros » à Beersheba
FICHE TECHNIQUE
Réalisation..............................................................................................................................................................................................................................Amos Gitai
Scénario......................................................................................................Amos Gitai, d'après Rhinocéros, d'Eugène Ionesco
Image...........................................................................................................................................................................................................................................Eric Gautier
Son.....................................................................................................................................................................................................Ronen Nagel, Dany Shitrit
Musique..................................................................................................................................................................Alexey Kochetkov, Louis Sclavis
Montage..........................................................................................................................................................................................Yuval Orr, Simon Birman
Producteurs...........................................................................................................................................................................................................................Amos Gitai
Shuki Friedman, Laurent Truchot
Ilan Moskovitch, Catherine Dussart
Coproducteurs............................................................................................Gilles Masson, Nathalie Varagnat, Moshe Edery
Alexandre Iordachescu
Producteurs associés................................................................................................................Catherine Dussart, Ilan Moskovitch
Laurent Truchot, Amos Gitai
Producteurs délégués................................................................Jeremy Thomas, João Queiroz Filho, Alan Terpins
Lisabeth Sander, Luiz Simoes, Lopes Neto
Marcello Brennand
Sociétés de production..........................................................................................................................................AGAV Films, GAD Fiction
Ventre Studio, Recorded Picture Company, Intereurop
CDP, United King Films, Elefant Films, Freestudios
Avec le soutien de......................................................... Israel film fund, de Cinéforom et de la Loterie Romande
Distribution France......................................................................................................................................................................................Epicentre Films
FICHE ARTISTIQUE
Irène Jacob
Hanna Laslo (Free Zone)
Yael Abecassis (Kadosh)
Bahira Ablassi
Menashe Noy
Pini Mittelman (Le dernier jour d’Yitzhak Rabin)
Atallah Tannous
Minas Qarawany
Amnon Rechter
Naama Preis
Yelena Yaralova
Zvi Szkolnik
Bande-annonce. https://www.epicentrefilms.com/film/shikun/
Synopsis
Inspiré de la pièce d'Eugène Ionesco, le film raconte l'émergence de l'intolérance en Israël dans un seul bâtiment, le Shikun. Dans ce groupe hypbride de personnes d'origines et de langues différentes, certains se transforment en rhinocéros, mais d'autres résistent. Une métaphore ironique de la vie dans nos sociétés contemporaines.
Extrait d'ENTRETIEN AVEC AMOS GITAI
Que signifie le titre Shikun ?
Il y a eu un débat pour le titre entre deux options, la deuxième étant It’s Not Over
Yet, d’après la chanson qu’on entend dans le film. Mes amis de Tel-Aviv préfèrent
ce second titre, ce sera d’ailleurs celui du film en Israël, mais moi je préfère Shikun,
qui en hébreu signifie « logement social », bâtiment pour accueillir. Le mot vient d’un
verbe dont le sens est « abriter », « donner refuge ». Et le film donne un abri à des
gens qui, pour différentes raisons, ont besoin d’un refuge, face à la menace des
rhinocéros. J’aime la sonorité du mot, je sais que la plupart des gens ne connaitra
pas le sens, cela ne me dérange pas, au contraire. Il y a quelque chose d’abstrait qui
me convient, qui est dans l’esprit du projet.
Comment décririez-vous le processus qui a mené à l’existence de ce film ?
Le film est né en relation avec ce qui était alors le contexte en Israël, avant le 7 octobre.
Nous étions au milieu d’un immense mouvement de protestation contre la tentative de
réforme du système juridique par Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite,
avec de grandes manifestations qui réunissaient des groupes féministes, des soldats,
des universitaires, des économistes, des gens qui militent pour une coexistence
pacifique entre Palestiniens et Israéliens et une grande partie de la société civile
contre la destruction du système juridique démocratique. Un mouvement qui avait
aussi le sens d’une réaction à la montée d’une forme de conformisme, de disparition
de l’esprit critique, dans la société israélienne. C’est dans ce contexte que j’ai relu
la pièce de Ionesco, Rhinocéros, écrite à la fin des années 1950 comme une fable
antitotalitaire, et qui m’a semblé faire écho à ce que nous vivions. J’y ai vu la possibilité
d’une inspiration pour un film à propos du présent que nous vivions. A ce moment, je
répétais à Tel Aviv la version scénique de House, la pièce de théâtre inspirée de mon
film de 1980. Toute la troupe était là, dont Irène Jacob et l’actrice palestinienne Bahira
Ablassi. Parallèlement au travail sur la pièce, nous nous sommes collectivement
engagés dans ce projet, que j’ai écrit assez rapidement. J’ai appelé le chef opérateur
Eric Gautier, avec qui j’ai travaillé sur quatre de mes précédents films depuis douze
ans, il est arrivé aussitôt. On a pu réunir les conditions matérielles et tourner sans
délai, grâce aussi à la complicité de producteurs, de techniciens et d’artistes avec qui
j’ai cette longue relation de collaboration et d’amitié.