Registi : Valerio Zurlini
. Rétrospective Valerio ZURLINI (1926-1982)
Cinémathèque française [Paris], du 30 mai au 9 juin 2024.
https://www.cinematheque.fr/cycle/valerio-zurlini-1247.html
En huit films - l’ensemble de son œuvre -, une rétrospective consacrée à l’un des réalisateurs italiens les plus prometteurs du début des années soixante. À dire vrai, entre 1959 et 1962, Valerio Zurlini aura donné le meilleur de lui-même en trois films inoubliables : Estate violenta/Été violent (1959) ; La ragazza con la valigia/La Fille à la valise (1961) et, peut-être, au-dessus de tous, le vibrant et frémissant Cronaca familiare/Journal intime (1962), en couleurs cette fois-là, film inspiré par un récit très personnel du Florentin Vasco Pratolini. Un des plus beaux films qu’on ait donné sur la ville de l’Arno avec ceux du regretté Mauro Bolognini, au sens où le réalisateur communique au paysage, au temps et à l’espace l’état d’âme de ses personnages. Le film interprété par Marcello Mastroianni et Jacques Perrin fut Lion d’Or à la Mostra de Venise. Cronaca familiare est à présent restauré. Jean-Christophe Ferrari, auteur d’un ouvrage sur ce film, sera présent à la soirée du 31 mai pour dialoguer avec le public. Trois films aux subtiles résonances intimistes.
Cinéaste secret, scrupuleux, exigeant, d’une sincérité absolue, Zurlini n’a guère trouvé, tout au long de son cheminement d’artiste, les conditions requises pour travailler comme il l’entendait. Même un film aussi admirable que Le Professeur (La prima notte di quiete, 1972) qui lui permit de retrouver le succès grâce au soutien et au charisme d’Alain Delon, ne reflète qu’en partie l’ambition d’un projet initial. Quant au Désert des Tartares, adaptation du chef-d’œuvre de Dino Buzzati, il n’est pas certain que Zurlini ait eu l’entière maîtrise du tournage en raison d’un état de santé désormais précaire. Il reste néanmoins infiniment bouleversant par son caractère testamentaire : on pourrait voir, à travers l’agonie crépusculaire du commandant Drogo (Jacques Perrin subliminal) et son sommeil éternel dans la séquence finale, l’ombre du cinéaste. Enfin, il nous faut regretter que Zurlini n’ait pu réaliser Le Jardin des Finzi-Contini, émanation du roman de Giorgio Bassani, car le natif de Bologne connaissait et comprenait, sûrement mieux que Vittorio De Sica, la ville de Ferrare et l’œuvre de Giorgio Bassani. Quoi qu’il en soit, Valerio Zurlini demeurera dans l’histoire du cinéma transalpin pour ces cinq films-là; témoignage suffisamment et largement évocateur de son génie particulier.