Schermo : Il fascismo come parabola

 

Il conformista

1970, Bernardo Bertolucci

Marcello sei fascista?

 

Décidément, les choses se déroulaient toujours ainsi : il pensait être normal, semblable à tous les autres quand il considérait la foule d'une manière abstraite, comme une grande armée dont il serait réconfortant de faire partie, dans laquelle tout serait commun, sentiments, idées, buts. Mais dès que, de cette masse, les individus se dégageaient, son illusion d'être normal s'évanouissait en face de leur diversité ; il ne se reconnaissait pas en eux et devant eux éprouvait à la fois aversion et détachement.  (Alberto Moravia, Le Conformiste, traduction : Claude Poncet)

 

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 Né à Parme en 1941, fils du poète Attilio Bertolucci, le réalisateur de Novecento (1976) et du Dernier tango à Paris (1972) est un cinéaste surdoué. Après une collaboration remarquée sur le tournage d'Accatone (1961) de Pier Paolo Pasolini, il réalise La commare secca (1962) et surtout Prima della rivoluzione (1964), une des œuvres les plus passionnantes et les plus novatrices du cinéma italien. S'inspirant de Flaubert (L'Education sentimentale) et de Stendhal - auquel le film emprunte la structure et les héros de La Chartreuse de Parme -, Avant la révolution raconte les renoncements d'un jeune homme d'origine bourgeoise aux idéaux de transformation sociale qui l'animait. Bien avant Allonsanfan (1974) des frères Taviani et dans un contexte plus contemporain, Bertolucci observe avec lucidité et une once d'autocritique un personnage, sans doute généreux, mais peu préparé à effectuer une rupture avec son milieu d'origine. « Un bourgeois peut-il devenir communiste ? » s'interrogeait alors le réalisateur italien. Se profilait, avec pertinence et sous une forme autobiographique, une réflexion sur l'inévitable décalage entre éducation et culture bourgeoises éclairées et réalités plus prosaïques du discours et de l'action politique de masse proposés par feu-le Parti communiste italien dont le chef historique, Palmiro Togliatti, venait précisément de s'éteindre. Sur le plan esthétique, Bertolucci et son opérateur Aldo Scavarda choisissaient des plans longs, baignés de lumière (en noir et blanc), permettant d'unifier le récit et de rendre compte d'une psychologie subtile des élans amoureux. On parlera d'une synthèse entre l'esprit Nouvelle Vague - l'art de la digression libertaire - et l'analyse du mal-vivre amoureux (la malattia dei sentimenti) chère à son aîné Michelangelo Antonioni. En 1970, avec La strategia del ragno, libre adaptation de Jorge Luis Borges, Bertolucci prolongeait plus encore la méditation sur les espérances et les idéaux trahis au moyen d'une mise en scène plus élaborée et dont la dimension métaphorique révélait des perspectives créatrices plus ambitieuses.

 En ce sensIl conformista est l'œuvre la plus aboutie de Bertolucci. Même si le cinéaste traverse le fleuve pour aborder vers l'autre rive idéologique, les préoccupations ne diffèrent qu'en apparence. Courage politique et esprit de responsabilité sont encore interrogés ici. Le héros, Marcello Clerici (Jean-Louis Trintignant) éprouve le besoin de s'identifier à un schéma social « normalisé ». Le fascisme étant de saison, il l'épouse plus que de raison. Comme le mariage qu'il fait avec la plus jolie et la plus frivole des femmes, Giulia, idéalement incarnée par l'excellente Stefania Sandrelli, et qu'il annonce à son meilleur ami, l'éditorialiste-radio Montanari (José Quaglio), aveugle au demeurant, qui voit en « Mussolini l'aspect prussien de l'Italie  et en « Hitler l'aspect latin de l'Allemagne. » À voir Marcello et Giulia s'ébattre dans leur appartement coquet et confortable, on croirait se retrouver soudainement dans une scène d'un film telefoni bianchi.  Sauf qu'en toutes circonstances, les stores vénitiens doivent ici demeurés baissés afin que tout ce qui est déconseillé officieusement - tendresse, plaisir, fantaisie - ne soit dévoilé. On pense évidemment à la chose - le désir sexuel - mais on n'oublie pas - conventions obligent - l'absolution que le prêtre catholique doit prononcer. Il est clair que Marcello n'est pas sur la même longueur d'ondes qu'un Pierre Drieu La Rochelle qui  « cherche à devenir fasciste pour tromper l'anonymat et le conformisme d'une vie bourgeoise, celle dans laquelle dominent démocratie et parlementarisme. » Marcello Clerici offre un autre son de cloche : « Je vais construire ma normalité péniblement ... hors de la religion. [...] Je fais partie d'un groupement qui fait la chasse aux subversifs. » L'ère du fascisme comme renversement fut un bref souvenir. Le fascisme est à présent normalité, fait majoritaire. Clerici est donc converti. De là provient, sans doute, le questionnement intrigué du colonel (Fosco Giachetti) qui procède à son recrutement. Ce sbire fasciste ne reconnaît en lui aucune des caractéristiques coutumières des serviteurs potentiels du régime. On s'explique, de fait, le titre du film : Il conformista, émanation d'un roman d'Alberto Moravia paru en 1951 chez Bompiani.

 Déconstruisant la linéarité narrative de l'écrit, Bernardo Bertolucci introduit une réflexion sur les relations entre sexualité (l'intime, le personnel) et violence politique (le discours sur la fierté patriotique, expression de la virilité nationale). Le cinéaste signale, du reste, qu’il n’existe pas de retour en arrière dans l’œuvre d’Albert Moravia. « Tandis que le livre s’appuyait sur une chronologie strictement linéaire, comme une sorte de tragédie classique où la présence du destin était très sensible, le film suit un itinéraire heurté où la force de l’inconscient remplace le poids de la destinée. Je n’ai retenu du roman que le point de départ anecdotique des faits : le meurtre, le mariage, le voyage à Paris, le piège tendu à l’opposant exilé… J’en ai bouleversé la structure narrative », dit Bertolucci.[1]  Le cinéaste n’a donc pas centré son discours sur le fascisme en tant que phénomène historique. Il s’est avant tout concentré sur le dilemme psychologique. Au-delà, il s’est forcément interrogé sur les comportements de la classe sociale au pouvoir.

 Rappelons les antécédents de Marcello Clerici sous la plume de Freddy Buache : « Fils de bonne famille du genre nœud de vipères, celui-ci fut sodomisé par un chauffeur entreprenant (joué par le regretté Pierre Clémenti, récemment disparu) alors qu'il n'avait pas dix ans, et il croit avoir tué, d'un coup de revolver, l'homme qui le violenta. » [2]  Il lui faut donc laver un affront. Stigmatisé par cette humiliation, Marcello souhaite, en adhérant au fascisme, réintégrer la « normalité ». Le thème abordé rappelle évidemment des œuvres littéraires célèbres : Les Désarrois de l'élève Toerless de Robert Musil ou L'Enfance d'un chef de Jean-Paul Sartre. En même temps, notre héros dissimule soigneusement des tendances qui lui sont naturelles et qu'il refoule violemment. Et tout ce qui pourrait être amalgamé à ce que fustige et opprime le fascisme doit être, de sa part, combattu et masqué. Ainsi de ses parents, soupçonnés l'un de folie d'origine syphilitique (sic) et l'autre de dépression et de toxicomanie et n'étant pas, par conséquent, dans le droit fil d'une descendance « honorable ». A cette fin, comme le M. Klein (1976) de Losey qui veut, à ses dépens, prouver qu'il est bien l'Alsacien catholique et non son double juif, Marcello est prêt à subir un contrôle médical attestant qu'il est "sain d'esprit et de corps". De même, il lui paraît impérieux de confiner sa mère, comme le Duce fit isoler et enfermer sa première épouse, accusée d'aliénation mentale (voir Vincere de Marco Bellocchio), à seule fin d'enfouir ce qui pourrait nuire à sa respectabilité. Plus encore, ce processus d'auto-dissimulation consiste à remplir également une mission d'ordre politique : abattre son ancien professeur de philosophie, humaniste et antifasciste notoire. Clerici accomplit, de cette façon, une dissociation tragique de son moi et qu'il conduit pratiquement à son terme. 

 Au-delà de la composition d'un protagoniste équivoque et par le biais d'une photographie (Vittorio Storaro) et d'un décor minimisant la place de l'homme dans l'environnement - une architecture consubstantielle à l'ère fasciste -, Bertolucci traduit à la perfection le trouble d'une époque et la présence écrasante d'une idéologie pour laquelle l'individu n'est qu'un élément obéissant et indifférencié d'une communauté atteinte de cécité. « Centrés sur une poignée de personnages antagonistes, les mouvements de caméra - la figure récurrente du travelling latéral notamment - aboutissent par la mécanique de leur répétition à assimiler l'univers totalitaire à un gigantesque cirque macabre ». écrit Mathias Sabourdin. [3] Dans ces conditions, l'ultime séquence filmée dans les allées du Colisée surgie, en contraste absolu, mais non contradictoire, est d'une logique rigoureuse. Marcello Clerici pense revoir son ancien agresseur et le traite de fasciste. Son « fascisme » est d'avoir violé l'enfant Marcello et d'avoir transformé l'adulte Marcello en fasciste. Plus sûrement, nous devons considérer, à ce stade-là, que le fascisme est indubitablement un viol de la conscience et de l'intégrité humaines. La recréation d'un tel univers, par sa volonté de réflexion et de signification métaphorique, a contraint le cinéaste à ne pas épargner ses acteurs principaux. Pour interpréter le rôle du Conformiste, un bourgeois traumatisé par un souvenir d’enfance et qui se convertit au fascisme afin de « mieux se fondre dans le moule des conventions sociales et de gommer ses particularités » (Marc Toullec) [3], le réalisateur n’a jamais hésité sur le choix de l’acteur. « Le tempérament énigmatique de Jean-Louis Trintignant faisait jusqu’au bout écho à ce personnage mystérieux », dira-t-il.   Rappelons, entre autres, la confession de Jean-Louis Trintignant à propos du film : « Là, c'est le chef-d’œuvre. Certainement le plus beau film auquel j'ai participé. Cela m'a coûté cher, m'a déchiré. Je ne crois pas que des films de ce niveau puissent se faire dans la joie et la détente. Tous les films de Bertolucci se sont faits douloureusement, ceux de Maurice Pialat aussi. » [4] Cette souffrance c’était aussi, faut-il le rappeler, le décès prématuré à Rome de la fille du couple Trintignant, la petite Pauline, âgée d’à peine neuf mois. Quoi qu'il en soit, ce sont les trois films cités - Prima della rivoluzione, La strategia del ragno, Il conformista - qui ont constitué la singularité décisive du cinéma de Bernardo Bertolucci.

S.M.

 

Il conformista. Italie, France, Allemagne de l'Ouest - 1970. 113 minutes, couleur. Réalisation et scénario : Bernardo Bertolucci, d'après le roman éponyme d'Alberto Moravia (1951). Musique : Georges Delerue. Photographie : Vittorio Storaro. Costumes : Gitt Magrini. Décor : Nedo Azzini. Montage : Franco Arcalli. Interprétation : Jean-Louis Trintignant (Marcello Clerici, un professeur de philosophie) , Stefania Sandrelli (Giulia, son épouse), Dominique Sanda (Anna Quadri, la femme du dirigeant politique antifasciste), Gastone Moschin (Daniele Manganiello, un agent mussolinien), José Quaglio (Italo Montanari, le conférencier fasciste), Enzo Tarascio (le professeur Luca Quadri, exilé antifasciste), Fosco Giachetti (le colonel), Pierre Clémenti (le chauffeur), Yvonne Sanson (la mère de Giulia), Milly (la mère de Marcello), Giuseppe Addobbati (le père de Marcello). Sortie en France : 17/02/1971.

 

 DVD Blue Ray désormais disponible chez Colored Films - ESC Distribution (2022) avec un livret Sur le divan du Duce par Marc Toullec + film « À la recherche de la normalité », interview avec Jean Antoine Gili.

 

 

 

Alberto Moravia : l'inspiration politique

 

Le personnage de Luca Quadri, professeur antifasciste, exilé à Paris, ainsi que les conditions de son meurtre sont incontestablement inspirés par la figure politique de Carlo Rosselli, un des fondateurs du mouvement Giustizia e libertà, créé à Paris par des exilés politiques antifascistes en août 1929. Carlo Rosselli fut sauvagement assassiné, en compagnie de son frère Nello, le 9 juin 1937 à Bagnoles-de-l'Orne, en Normandie, où il suivait une cure thermale. Les auteurs de ce double homicide agissaient vraisemblablement en complicité avec les autorités fascistes transalpines. Carlo Rosselli était le cousin du romancier Alberto Moravia, de son vrai nom Pincherle (la mère de Carlo Rosselli s'appelait Amalia Pincherle). Celui-ci était issu d'une famille juive aisée, originaire de la Toscane. Né à Rome, en 1899, Rosselli soutint activement le PSU (Parti socialiste unitaire) de Filippo Turati et Giacomo Matteotti, assassiné, pour sa part, en juin 1924 - voir le film de Florestano Vancini, Il delitto Matteotti (1973). Toutefois, il demeura très critique à l'endroit de la gauche italienne en général. Il avait d'ailleurs publié une revue clandestine au titre évocateur : Non mollare (Ne pas lâcher). Arrêté et condamné à 5 ans de prison, Carlo Rosselli purgea sa peine d'abord à Carrare, puis à Côme et enfin sur l'île de Lipari. Il s'évada en 1929, avec le romancier Emilio Lussu (Un anno sull'Altipiano/Les Hommes contre) et Francesco Fausto Nitti, neveu de l'ancien président du conseil (1919-20), et rejoignit la France, via la Tunisie, au mois d'août de cette année. Nitti racontera cet épisode dans Le nostre prigioni e la nostra evasione, publié en Italie en 1946. En 1930, Rosselli écrivit, en français, Le Socialisme libéral, dans lequel il recherche les motifs de l'échec des formations de gauche et d'éventuelles solutions pour les rendre capables de vaincre le fascisme. S'il milite pour une unité active et énergique de la Résistance italienne - communistes compris -, il n'entend pas, pour autant, se mêler idéologiquement au courant marxiste qu'il critique, et ceci, en regard de l'expérience bolchévique. Il cherche également à rassembler les jeunes générations, à partir de leurs aspirations et de leurs tourments, et, dans un idéal alliant socialisme et liberté.      

 

 

Stefania Sandrelli, Bernardo Bertolucci et Il conformista

Dans un entretien recueilli à Rome en janvier 2010, enregistré dans le cadre du documentaire Stefania Sandrelli et ses cinéastes, réalisé par Emmanuel Barnault, avec la collaboration de Jean Antoine Gili, l'actrice italienne confiait : "Pour Le Conformiste, il (Bernardo Bertolucci) m'a appelée pour m'entretenir du rôle de Giulia, cette femme légère, un peu frivole, mais attirante, bien insérée d'ailleurs à l'histoire de l'Italie. Je me suis beaucoup amusée à jouer ce rôle, et cela se voit. Je lui ai apporté de la gaieté et de l'énergie. Je crois que c'est ce qu'il attendait. [...] Quand on danse la farandole à Paris, j'étais très sincèrement excitée (voir photo plus haut). Avec Dominique Sanda (Anna), il y a un rapport de fiction, un jeu. Lorsque nous dansions, nous étions deux femmes, mais elle jouait l'homme et je m'amusais énormément à jouer ce rapport, qui est profond aussi." (In : Positif, n° 617-618). Rappelons que pour incarner Anna, Bertolucci avait initialement pressenti Anouk Aimée et que celle-ci refusa au motif qu'elle désirait « vivre enfin une vie de femme." (Propos avec Michel Ciment et Olivier Curchod, Paris, avril 2012).

 

***Plans

1. L'éditorialiste aveugle Montanari (José Quaglio), l'ami sibyllin de Marcello Clerici (Jean-Louis Trintignant) ou la « mystique d'une alliance » à la radio  : « L'Italie et l'Allemagne ont fait triompher les deux révolutions antidémocratiques et anti-parlemementaires. »

 

2. « Une photographie (Vittorio Storaro) et un décor minimisant la place de l'homme dans l'environnement - une architecture consubstantielle à l'ère fasciste -, Bertolucci traduit à la perfection le trouble d'une époque et la présence écrasante d'une idéologie pour laquelle l'individu n'est qu'un élément obéissant et indifférencié d'une communauté atteinte de cécité. »

 

3. Marcello Clerici (J.-L. Trintignant) longe le mur de l'Ara Pacis à Rome, le musée abritant l'Autel de la Paix de l'empereur Auguste. Un fugitif retour au présent entre deux flashbacks ou la (re)mobilisation mémorielle du mythe de la Rome impériale par l'idéologie fasciste. 

 

4. « À voir Marcello et Giulia s'ébattre dans leur appartement coquet et confortable, on croirait se retrouver soudainement dans une scène d'un film telefoni bianchi.  Sauf qu'en toutes circonstances, les stores vénitiens doivent ici demeurés baissés afin que tout ce qui est déconseillé officieusement - tendresse, plaisir, fantaisie - ne soit dévoilé. »

 

5. La confession tardive de Marcello au prêtre. « Lorsqu'il confesse l'abus sexuel qu'il a subi enfant, un infime sourire espiègle dit à la fois la souffrance qu'il tente de masquer et sa joie perfide à choquer le curé. » (Fabien Baumann, Soi comme volonté et comme représentation, in Positif n° 743, dossier Jean-Louis Trintignant, le non-conformiste). 

 

6.  Jeu d'ombre : Dans les idées visuelles qu'il développe avec Bertolucci, il y en a une que l'opérateur Vittorio Storaro mentionne fréquemment : celle du professeur Quadri (Enzo Tarascio) qui, en ouvrant une fenêtre, efface l'ombre de Marcello Clerici sur un mur immaculé. L'une des plus marquantes images symboliques du film intervient à la suite d'une discussion animé sur le fascisme et au cours de laquelle est convoquée le mythe de la caverne de Platon. (Lire Sur le divan du Duce, livret cité plus bas)

 

7. L'opposition entre Paris et Rome, Paris comme expression de la liberté et de la fantaisie. A Paris, Marcello s'éprend de la femme de son professeur antifasciste (Dominique Sanda). Il n'est plus en Italie, il oublie ce qu'il semblait promettre à son confesseur. Le Conformiste se déroule selon deux univers, celui de Paris "pour l'heure ouverte, accueillante et rassurante" (V. Storaro) et celui de Rome, où l'on doit s'abriter des lieux froids et écrasants, kafkaïens en quelque sorte, de l'architecture fasciste. Le film s'enveloppe à Paris d'une lumière bleutée - nous sommes en plein hiver. Vittorio Storaro dira à Bertolucci : "Regarde comme cette lumière bleue est belle. Nous devrions en imprégner toute la partie française du film." 

 

8. Clerici dans la séquence de la maison close de Vintimille. Le réel en forme de divagation. 

 

9. Giulia Clerici (Stefania Sandrelli) et Anna Quadri (Dominique Sanda) dans la séquence du bal. L'épouse officielle de Marcello et sa maîtresse, la fasciste et la démocrate ou l'ambiguïté de Marcello, qui se double d'une autre équivoque : Anna séduit-elle Marcello pour avoir Giulia ? Le film baigne constamment dans un climat de relations humaines équivoques. 

 

10 et 11. Affiche du film et roman d'Alberto Moravia.

 

12.  « Le tempérament énigmatique de Jean-Louis Trintignant faisait jusqu’au bout écho à ce personnage mystérieux. »  (Bernardo Bertolucci) 

 

 

 

 

[1] In : Livret DVD Colored Films.

 

[2] F. Buache : in Le Cinéma italien, L’Âge d’Homme, Lausanne.

 

[3] In : Dictionnaire du cinéma italien, Nouveau monde éditions, 2014.

 

[4] M. Toullec : Le Conformiste. Sur le divan du Duce. Livret DVD Colored Films.

 

[5] J.-C. Simoën : Jean-Louis Trintignant, Un homme à sa fenêtre . L'Illusion d'optique 1977.